Premier essai : approche furtive [pv: Eden Jones]

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- premier post –

Aujourd’hui, Parker s’est levé avec l’idée de passer le bonjour à Eden Jones. Il a travaillé sur son enquête et est toujours à la recherche d’un Sam pour le duo Winchester. Mais ça ne saurait tarder. Il sent que la rencontre est imminente, alors il ne s’inquiète pas. Un jour, il trouvera le sosie de Jared Padalecki. Maintenant, il a quelque chose de plus important à faire. Il doit se rendre au Seven Hostel. Parce qu’il y a quelques petites choses qui peuvent l’intéresser. En rapport avec une belle brune ? Pas faux. Donc vrai. Quel esprit de déduction remarquable ! Toujours est-il qu’il ne faut pas non plus croire que Parker ne vient ici que pour des raisons personnelles. Eden Jones reste son employeur. Enfin, son avocat, mais il préfère parler directement au big boss. Que ce big boss soit la jeune femme, c’est une coïncidence formidable. Il adore ce genre de situation. C’est la première fois qu’il vit ça. S’aventurer dans l’inconnu, c’est excitant. Il n’y a pas que ça qui l’est d’ailleurs. Oui. Parker McAddams est un gros pervers, on peut le dire. En plus, ça n’est pas lui qui dira le contraire. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes. Et lui, il est décidé à voir Eden. Il a quelques petites choses à lui demander par rapport à l’enquête… Ou pas. En même temps, essayer de s’assurer de son célibat peut avoir un impact sur l’innocence de cette dernière. Vu qu’elle l’a engagée, la logique veut qu’elle ne soit pas la coupable. Mais ça peut tout aussi bien être un stratagème pour faire croire qu’elle ne l’est pas alors qu’elle l’est. Lui, en réalité, il n’est au courant de rien. Il n’a commencé son enquête que très peu de jours auparavant. Lui n’est pas trop pressé. S’il peut vivre aux frais de sa petite sœur, ça ne le dérange pas. Mais il faut toujours que ces crétins d’avocat le poussent à se mettre au boulot. Ils ne comprennent rien au métier de détective privé. Et puis la personne compétente ici, c’est lui. Sinon, on ne l’aurait pas engagé. Bref. Quoi qu’il en soit, ce matin, il s’est levé dans l’idée d’aller voir Eden Jones. Maintenant, il est vingt et une heure, et après avoir passé une journée à fouiller dans les dossiers de la police, piraté des ordinateurs à la recherche d’indice, interrogé des personnes et photographié l’un des suspects principaux de l’enquête pour son album photo personnel, il était rentré chez lui. Enfin chez Taylor, vu que chez lui, c’était plutôt sa voiture. D’ailleurs… Sa voiture resterait l’amour de sa vie. Peut-être après Eden Jones une fois qu’ils seraient ensemble. Oui parce qu’ils seraient ensemble, Parker n’avait aucun doute là-dessus.

Il a pris une douche. Sur son dos, il a maintenant un marcel blanc et une serviette posée sur ses épaules. Il sort de la salle de bain avec un jean large noir et des converses de la même couleur. Si une fille le croise, elle en tombe à la renverse, ça c’est sûr. Pourtant, Parker ne s’est pas fait spécialement beau. C’est juste que de toute façon, ce mec est un tombeur. Pas besoin de pousser les gonzesses pour le prouver. Il retourne dans la salle de bain en se rappelant qu’il a toujours la serviette sur lui. Il la pose négligemment sur le rebord de la baignoire, et puis il se passe de l’eau sur le visage. Qu’est-ce qu’il est sexy ! S’il était homo, aucun doute, il sortirait avec un mec comme lui. Enfin, de toute façon, il sort déjà avec lui puisqu’il ne pourrait pas sortir sans lui. A moins d’être mort, ce que personne ne veut pour lui. Peut-être. Pas sûr au final. Mais il s’en fout, il a décidé d’aller voir Eden Jones. Que l’enquête avance ou pas, il y a toujours des prétextes pour aller voir la jolie brune. Sérieusement, un employeur comme ça, s’il pouvait tout le temps en avoir, ça l’arrangerait. Après, il ne va pas aller balancer tout de suite qu’il pense être amoureux d’elle. Parce qu’il a une fierté et qu’il s’appelle Parker McAddams. Et que c’est exactement la dernière chose qu’on peut attendre de sa part. Pas la peine d’essayer de chercher. A part elle, personne ne doit s’en douter. Ca a l’air trop impossible pour être vrai. Cette phrase est stupide.

Il rentre dans sa voiture. Il compte jusqu’à dix. Dix secondes. C’est le temps qu’il lui faut pour remercier le ciel de lui avoir donné une voiture comme celle-ci. C’est la meilleure du monde. Personne ne peut tenir la comparaison. Pas même Taylor. Pourtant, sa voiture n’est pas si mal. Mais Parker préfère largement la sienne. Si jamais quelqu’un abîme sa voiture, il meurt dans les dix secondes qui suivent. Dix secondes. Ca sera le temps qu’il faudra pour que Parker réalise que sa voiture a été maltraitée par quelqu’un. Voilà. Maintenant, il met le contact et le véhicule démarre. Il adore le bruit que ça fait. Aller. C’est parti. Il se lance sur les routes de Las Vegas en conduisant comme un as. Il faut dire que Parker a participé à plusieurs courses avec son bolide. Il en a gagné un bon paquet, mais bon. Elles sont un peu illégales, et il n’aimerait pas risquer encore la prison. Son boulot ne couvre pas les bavures dans ce genre malheureusement. Mais faute avouée à moitié pardonnée. Il arrive au Seven Hostel. L’appartement de sa sœur n’est pas très loin de l’hôtel. Heureusement ! Même s’il adore conduire, il a envie de voir Eden. C’est une idée qu’il a depuis qu’il s’est levé. C'est-à-dire depuis à peu près six heures. Quoi ? Disons qu’hier, il a travaillé jusqu’à tard. Et que les bars font partie de son travail. Après tout, on peut y récolter pleins d’informations si on sait comment s’y prendre. S’il y était avec Paul Harris, c’est avant tout et surtout parce que son ami lui a servi de couverture. Parce que franchement, sinon, il ne voit pas pourquoi il y serait. Comme si Parker aime l’alcool au point de le faire passer avant son métier. En même temps, sa patronne aussi. Le seul truc chiant, c’est que son avocat est toujours sur son dos. C’est lui qui l’a réveillé. Il l’a appelé sur son portable pour savoir comment l’enquête avance. Parker lui a sorti une connerie inventée sur le coup. Comme quoi Agatha Christie avait eu raison de faire passer Hercule Poirot pour mort ou un truc dans le genre. Et puis de toute façon, c’est pas son problème. Enfin si, un peu. Sinon, il devra de l’argent à l’autre crétin qui serait capable de lui foutre un procès au cul alors que sa patronne est folle de lui.

Il rentre dans l’hôtel. Il la repère. Elle se dirige vers le casino. Il la suit. Dans sa tête, il se dit qu’il a probablement l’air d’être un psychopathe. Mais ça n’est pas grave. Il a un petit sourire sur son visage. Un petit sourire malin. Il a l’impression de jouer à un jeu super amusant. Parker s’assoit au bar. Il commande un verre, il le vide d’un trait puis il se retourne sur son tabouret pour voir où est passée la belle brune. Pendant plusieurs secondes, il la cherche. Et puis son regard est de nouveau attiré par elle. D’un coup, il se sent un peu con. Juste parce qu’il vient de se rendre compte qu’il était en train de sourire en la voyant. Alors il se retourne, fait comme si de rien n’était et commande un nouveau verre en fronçant les sourcils dans une mine pensive. Avoir un coup de foudre, finalement, c’est vraiment bidon. Il va falloir qu’il dise à sa sœur qu’elle évite ce genre d’expérience. C’est trop naze. Surtout quand on a l’air con. Mais de toute façon, quoi qu’il fasse, Parker McAddams est le plus beau et le plus viril des hommes. Alors pas de quoi s’inquiéter. Ouais mais quand même. Là, à l’instant, au moment où il a regardé Eden, il a beau être ultra classe, il n’empêche qu’il a eu l’air aussi ultra con.

Quand elle s'était levée ce matin... oui ce matin. Arretons nous à ce fait en fait. Comme nous le savons, Eden avait l'habitude de se lever pour être prête à aller à la piscine en compagnie de son amie Lily pour onze heures. Les habitudes, on ne les perturbait pas. Pourtant, ce matin, une personne avait osé faire ce sacrilège ultime qui était de la réveiller à neuf heures. D'une main, elle avait cherché son portable pour finalement le coller à son oreille et entendre Stanley Lemminger. Reveillée par son avocat, si encore ça avait été par un homme séduisant ou par Lily, elle aurait pu pardonner. Mais Stanley.
Ouvrant la bouche pour lui faire remarquer qu'il venait de faire une grave erreur, il l'avait devancé de quelques secondes pour se mettre à crier. Il n'en n'avait pas après elle. Et heureusement, ce serait courir au suicide. Il en avait après Parker McAddams. Se relevant dans son lit de manière à se retrouver assise, elle l'avait d'abord écouté sans rien dire. Il trouvait que Parker ne faisait pas du bon boulot, Parker n'était probablement pas debout, Parker avait fait ci, Parker avait fait ça.
x__x.
Ce type voulait mourir ou quoi ? Il la réveillait pour une conversation de gamin. Poussant un soupir, elle s'était levée de son lit pour se diriger sur le balcon où elle s'était allumée sa première cigarette. Remarque, vu qu'elle n'avait pu dormir que trois heures à cause d'un abruti... elle ne savait pas si elle pouvait dire première ou dernière d'hier.

"Stanley."

"Et il se moque de moi en plus, il a..."

"Stanley. Fermez là."

"Hein ?"

"Vous avez très bien compris. Si je me mets à votre niveau, je suppose que je dois répondre.
De toute manière, je suis de son côté ! Nananananèreuh ! Un truc dans le genre."

"Eden ?"

Sans lui laisser le temps d'ajouter quelque chose, elle avait raccroché, un sourire sur les lèvres. Ok, il y a deux secondes, elle était de mauvaise humeur. Mais elle n'allait pas l'être alors que Parker faisait chier son avocat, ce mec était trop classe !
Bref.
D'un ton plus sérieux, elle était de son côté parce qu'elle savait qu'il faisait du bon boulot et qu'elle se moquait un peu de ses méthodes. Il faisait à sa manière parce qu'il avait toujours fait à sa manière non ? Elle n'allait pas lui demander de changer ses habitudes pour Stanley.
Elle le connaissait depuis deux ans. Elle n'avait pas prévu que ce soit lui le détective... mais quand elle l'avait appris, elle avait trouvé que c'était parfait. Bien sûr, si on retirait le fait qu'il enquêtait sur la mort de l'ex mari qu'elle était sensée avoir tué alors que le détective lui plaisait. Ouh ! Ce qu'il pouvait il y avait des situations gênantes dans la vie de tous les jours. C'était incroyable.
Laissant tomber son portable sur le lit, elle s'était préparée et avair pris un petit dej avant de se rendre à la piscine pour la première fois depuis qu'elle était ici.

Ensuite, journée normale.
Piscine, shopping et tout le reste. Evidemment, Lily et elle avaient évoqué Parker. Eden avait beau se la jouer, sa meilleure amie savait très bien ce qu'il en était vraiment. Parker lui avait toujours plu. Elle ne savait pas trop. Avec lui, c'était différent. Comment expliquer sans ruiner une réputation de célibataire endurcie qu'on arrive à se sentir bien avec une personne d'un univers complétement différent du sien ?
Il y avait eut ce pari. Entre elle et Lily. Deux semaines pour sortir avec Parker. Eden avait plutôt envie de se dire que c'était ses deux dernières semaines de célibataires. Pour quelqu'un comme lui, elle était prête à abandonner tout ça... non sans jouer un peu avant. C'était quand même Eden Jones.

Le soir, elle avait enfilé une robe noire sans manches qui lui descendait au dessus des genoux, à l'aspect corset sur le haut à l'exception prête qu'elle se fermait devant par des boutons. Choisissant des chaussures à talons noirs, elle avait pris un sac à main assortie et avait pris la direction du casino. Ses cheveux relachés, un collier lui tombant dans le décolleté, elle attirait l'attention masculine comme à son habitude. Mais encore une fois, c'était Eden Jones.
Entrant dans le casino, elle n'avait pas remarqué qu'elle se faisait suivre par un inquiétant personnage. En fait, elle avait repéré un ami commun du groupe avec qui elle avait engagé la conversation quand celui ci lui avait fait qu'un type bizarre était en train de la regarder. Se retournant avec curiosité, elle avait reconnut Parker et un sourire était venu sur ses lèvres immédiatement.
Ne prêtant pas attention à l'air dégouté de son ami, elle lui avait simplement dit avant de le laisser:

"C'est Parker. Parker n'est pas un type bizarre, seulement trop canon."

Pfff. Quel idiot. Bon, elle pouvait comprendre qu'il soit jaloux qu'un type comme Parker regarde Eden. Il y avait de quoi complexer après tout. Mais elle n'avait pas l'intention de coucher avec lui. Il y avait Parker *.*.
Se dirigeant alors au bar, elle s'était assise près de lui et avait commandé un verre de tequila comme si elle n'avait pas vu Parker.
Posant son sac sur le bar, elle avait tourné les yeux comme elle l'aurait fait pour voir qu'il y avait ce soir et là:

"Parker ! T'es là !"

Ok, ce n'était pas crédible, mais elle n'avait pas cherché à ce que ça le soit. Alors qu'elle avait été réveillé en partie parce qu'il ne savait pas se faire aimer par son avocat, elle avait l'air plutôt contente de le voir. En même temps, c'était Parker McAddams.
Quelques secondes plus tard, elle ajoutait cependant:

"Tu sais, si tu continues, on va devoir épuiser tout le stock d'avocats de la famille. Tu vas faire mourir ce pauvre Stanley."

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Qu’est-ce qu’un soldat doit dire déjà dans une situation comme ça ? Ah oui ! Cible en vue, cible en vue ! Mayday Mayday, demande renfort, deman… Hors de question. Aucun renfort ne doit venir sauver Parker McAddams. Car il y a des situations comme ça où il faut savoir accepter son sort. Se résoudre au destin. Si ça se trouve, Eden Jones va le tuer. En même temps, il n’y a qu’à elle qu’il le permet alors bon… Et surtout pas à son avocat. Neville Marshmallow. Ou un nom de ce style là en beaucoup plus compliqué à retenir. Hey, il est détective privé. Ca fait pas partie de son job de retenir les noms de tout le monde. C’est d’ailleurs pour ça que les dossiers existent figurez-vous. Bref. Maintenant, Parker est assis au bar du casino. Sa tenue contraste avec celle des autres mecs présents ici. Mais lui n’a pas spécialement envie de ressembler à un pingouin. Les costards, il déteste. Et il ne veut pas non plus ressembler au parfait touriste avec ses tongs, ses chaussettes montants jusqu’aux genoux et la chemise à fleur. Lui, il préfère le style viril que lui apportent les marcels et les pantalons larges. Autour de son cou, il a ce grigri bizarre que Paul lui a filé. Pour éloigner le mauvais esprit, mais ça rend carrément trop cool sur lui. Il a plusieurs bracelets aussi. En fait, tout chez lui transpire la classe. Et cette transpiration sent le parfum pour homme. Quoi ? Quand même, Parker prend soin de lui. Si à la base, il vient voir Eden Jones, il ne va pas arriver à destination en puant le bouc. Vanter l’odeur naturelle du mâle, c’est franchement pas son truc. D’abord parce qu’il n’a aucune solidarité masculine. Quoi ? Quand un mec pue, un mec pue. C’est pas lui qui va aller lui trouver des excuses. Chacun pour sa gueule. Avant de se retourner, il a remarqué qu’il s’est fait voir par le mec qui est sûrement encore avec la belle brune. Il va le tuer. Il s’est fait repérer par cet enfoiré. S’il le tue et qu’il s’engage lui-même comme détective privé sur l’affaire, aucun soupçon ne peut aller logiquement sur lui, hein ? Agir d’abord. Il réfléchira après. D’autant plus que ses neurones, il préfère les garder le plus longtemps possible. C’est une excuse comme une autre pour repousser au plus tard le moment où il devra utiliser son cerveau. Il commande un nouveau verre. Boire, ça lui changera les idées. Même si ses idées sont occupées par Eden Jones en ce moment et que c’est quand même plutôt agréable. Il préfère qu’elle vienne le voir elle-même. Parce qu’il n’a pas envie de jouer le mec lourd, et qu’il est trop canon pour accoster une nana. D’accord. En fait, elle doit venir le voir parce que c’est son tour vu que la dernière fois, ça a été lui qui l’a fait. C’est stupide. Ils jouent au jeu du « chacun son tour ». Ca lui plaît bien. Ils ne se prennent pas trop la tête.

Là, il voit arriver la jolie brune. Enfin, il la voit plutôt s’asseoir à côté de lui. Parker prend la tête du mec que ça n’étonne pas. En fait, il est très content mais son côté viril et parfait l’empêche de sauter partout. Il risquerait de se blesser et de passer pour un con. Pas cool quand on a Eden Jones à côté de soi. Il la regarde, il hausse les sourcils comme si ça le surprend qu’elle soit là, et puis il sourit. Ce sourire qui les fait toutes craquer. Où il ne montre pas ses belles dents, mais plutôt le sourire malin qui veut dire qu’il sait qu’elle ne peut pas lui résister. Oh que oui, là-dessus, il est confiant. C’est une évidence pour elle et lui qu’ils seront bientôt ensemble de toute façon. Il boit son verre d’une traite, le repose sur le comptoir. Et puis il la regarde encore. Il la détaille sans se cacher, et ses yeux bleus reviennent se poser sur son visage quand elle prend la parole. Là, il sourit vraiment moqueusement, mais moqueusement façon sympa et un peu chiante quand même. C’est sa nature, tout le monde le sait. C’est pour ça qu’elle l’adore de toute façon. Lui, il l’adore parce qu’elle est parfaite. Parfaite pour lui. En tous cas, oui, il est là. Parker est présent à côté d’elle, ça ne fait aucun doute. Il se redresse, il passe ses mains sur lui, se regarde lui-même en penchant la tête. Ah ben oui, il est là. Il prend un air aussi surpris qu’Eden. Ca l’amuse. De se moquer un peu d’elle. Ou plutôt de la taquiner. La faire rire peut le faire rire, puisqu’elle va forcément faire quelque chose de drôle en retour. Il fronce les sourcils, continue de se tapoter un peu le torse en conservant la tête baissée. Et puis il s’arrête, il regarde Eden et sur un ton surpris, il finit par dire :

Ah ben oui. Je suis là. Je peux vérifier si tu es là aussi si tu veux. Ca ne me dérangerait pas du tout. Quel type de vérification tu préfères ? Celle que j’ai faite sur moi est très agréable.
…
Comprendre dans cette phrase que je m’aime énormément et rien d’autre.

Sérieusement, Parker ne veut pas passer pour un homme qui aime toucher les autres hommes. A part lui. Et ça dépend quand même pourquoi. Une douche, ça ne le dérange pas. Sinon, il n’en a pas besoin. D’ailleurs, il n’a pas non plus besoin de tenter de se justifier. Epuiser le stock d’avocat de toute la famille Jones ? Ca ne le dérange pas. D’autant plus que Bungallow est quand même assez énervant. Plusieurs fois, Parker a failli lui envoyer son appareil photo dans la tronche. En fait, il a peut-être même déjà dû le faire, mais il ne s’en souvient pas. Ca l’arrange en même temps.

Envoyer les avocats en dépression, ça, c’est le rôle caché de ma profession. J’ai reçu des prix dans ma vie de détective privé pour ça. Alors si Cartman a décidé de te soûler, tu me le dis. Ca c’est pour trouver un prétexte assez rapidement parce que j’ai hâte de l’envoyer en cure de désintoxication de lois pour avocats.

Stanley ? Ah oui, Stanley, c’est l’avocat. Parker se souvient bien qu’il y a un rapport avec South Park. C’est pour ça qu’il a sorti le nom de Cartman à Eden. A partir de maintenant, il l’appellera comme ça. Ou Pokémon. Parce que Stanley a une tête de Pokémon. Le bleu là trop con. Mais il ne se souvient pas du nom de celui-ci. Il sait juste que c’est celui de Jessie et qu’il est vraiment trop naze. Mais arrêtons-nous là. Parce qu’il va encore repartir sur son idée comme quoi Jessie est un homme travesti en fille amoureux de James. Pokémon est en réalité un dessin-animé pour la tolérance. Mais lui n’en a rien à foutre alors continuons. Tout ça pour dire que ce soir, Parker trouve Eden particulièrement belle. En fait, c’est quelque chose qu’il pense chaque fois qu’il la voit, mais il ne peut pas s’en empêcher. C’est comme ça. Vivement qu’il trouve son Sam pour savoir si elle ne lui a pas balancé un sort ou quelque chose comme ça. Il trouverait ça dommage. En tous les cas :

Stanley ? Qui est Stanley ? A part l’ex de ma sœur, j’en connaîs pas.

C'était bien. Que Parker soit à Las Vegas, c'était bien. Les hommes qui enquêtaient devenaient plus intéressants. Elle ne parlait pas d'Evan, Evan était canon. Mais des mecs comme Lucas Moore qui avait le physique et rien d'autre. Elle pouvait s'en passer. La majorité des personnes aurait sans doute dit que Lucas Moore avait l'air plus intelligent que Parker McAddams. Elle était impartiale, honnêtement, et elle trouvait que Lucas Moore aurait pu jouer dans un film sur la préhistoire. Et ouais. Il y avait des gens comme ça qui n'avaient pas la chance d'avoir un cerveau. C'était malheureux. C'était triste mais sa mère préférait qu'elle oeuvre pour les petits mongoles plutôt que pour les flics. Dommage. Lucas Moore aurait peut être pu avoir un an, au moins six mois, dans une maison avec plein de petits crétins comme lui.
Mais bon, elle n'allait pas s'appitoyer. Il fallait choisir son oeuvre de charité ^o^.
Parker était différent. Il avait quelque chose en plus. Alors oui, elle était contente de l'avoir croisé ce soir plus que tout autre personne. Il y avait l'attirance physique c'était indéniable. Mais il y avait aussi ce truc en plus qui faisait qu'elle envisageait enfin de prendre des risques à nouveau pour une relation. Dans un sourire, elle l'avait regardé se tapoter le torse avant de finir son verre d'une traite. Eden savait boire. Eden aimait boire. Parker savait boire. Eden aimait Parker ^o^.
Reposant son verre, elle l'avait regardé faire sa réplique homosexuelle. Elle n'en profiterait pas pour le taquiner. Eden était Eden et avait ses propres priorités à différents moments.
Quelle type de vérification elle préférait. Et bien, elle en avait bien une. Mais il n'était pas assez tard pour la dire et elle ne voulait pas choquer le jeune public. S'accoudant au barre, elle l'avait fixé, silencieusement, pendant plusieurs secondes. Quoi ? Il y avait des regards assez évoquateurs.
Posant son index sur le front de Parker, elle avait excercé une légère pression dessus avant de dire:

"Convaincue Monsieur le détective privé ? Mais je pourrais tout aussi bien user d'un stratagème pour faire croire à ma présence. Une personne qui me ressemble, quelque chose dans le genre. Je devrais peut être me mettre nue pour le prouver mais là encore, je ne suis pas sûre que ça suffira.
J'ai bien quelques photos nues de moi, mais bon, je sais à quel point tu es sceptique."

Dans un sourire, elle s'était tournée vers le barmaid pour changer de sujet de la manière la plus innocente qui soit:

"Un autre verre ^o^".

"Tenez Mademoiselle."

"En fait, laissez la bouteille. Si je suis bourrée, mon détective pensera plus facilement que je dis la vérité."

"Très bien."

"Mais, s'il veut abuser de moi, laissez le faire. Je l'aurais bien mérité... je suis si vilaine."

Oui Eden maîtrisait la voix coquine. En même temps, elle maîtrisait tout dans son domaine ! Il fallait bien avoir une sorte de don après tout.
Elle n'ignorait pas que Parker aimait autant Stanley que lui l'aimait. Ils formaient un beau couple... dans le genre... voyons... je te déteste ? Sauf qu'elle voyait mal Stanley tentait de frapper Parker. C'était Parker le mâle grrraou. Stanley aurait trop peur de se faire mal. Comment ça elle faisait du favoritisme ? Mais pas du tout ! Elle jugeait juste la situation en juge totalement impartiale.
En même temps, même sans avoir de préférence, il fallait être complètement folle pour voter pour un crétin comme Stanley Lemminger.
C'est vrai que la situation était parfois amusante, parfois lourde quand on la réveillait tôt le matin pour un combat de mâles. Quoique... un vrai combat de mâles avec Parker... bref.
Les choses allaient empirées. Elle devrait probablement trouver un autre avocat. Dur.

"Et si jte laisse le frapper, je gagne quoi ?"

Heeey, il ne fallait jamais perdre le Nord.
Quelques secondes plus tard, elle avait ajouté:

"La prochaine fois que tu fais quelque chose à Stanley, dis lui de ne pas m'appeler ensuite. Ou alors, va le tuer avant qu'il le fasse !
Non... si tu le fais, tu risques de tomber sur un flic abruti qui traîne à Vegas. Même à mon pire ennemi je peux pas souhaiter d'avoir autant pitié pour quelqu'un. Oublie ça Parker."

Qui était Stanley ?
C'est vrai que Parker avait la mauvaise habitude de ne pas retenir ce nom. Bon, elle ne savait pas s'il le faisait exprès pour agacer Stanley. Mais vu le nom de son avocat, il aurait pu tout aussi bien ne pas le faire exprès. Certaines personnes n'avaient pas la mémoire des noms. Et puis, son prénom sonnait trop série stupide. Est-ce qu'elle avait le droit de lui demander de changer nom ? Non, elle avait mieux à penser pendant qu'elle se trouvait ici.

"Un mec sans importance. Le fait que ta soeur soit sortie avec un Stanley est sans doute plus important."

S'emparant de la bouteille qui trônait sur le bar, elle s'était remplie son verre avant de la tendre à Parker. Quoi ? Elle ne voulait pas boire toute seule ! ça faisait trop dépressive et après on allait encore dire qu'elle avait tué quelqu'un ! Et puis, comme avait dit l'autre, elle l'avait peut être tué sous l'effet de l'alcool. Enfin, c'est vrai que comme elle était alcoolique, elle pouvait tuer des gens à tout moment.
Mon Dieu ! Parker lui plaisait, elle allait probablement le tuer. Elle devait au moins coucher avec avant ça, il aurait une belle fin. Ouais, Eden était du genre généreuse à penser aux autres.

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Quelque chose à dire sur Eden Jones ? Oh que oui ! Cette femme est la plus cruelle de toutes, parole de Parker ! Et pourtant, il ne peut pas s’empêcher de l’adorer. C’est ce qui fait tout son charme, et il n’y a vraiment que pour elle qu’il se sent capable d’avoir une relation durable. Probablement pas très stable, mais durable, il veut bien. Il ne veut que ça même. Au niveau du stable, il ne faut pas oublier qu’elle est très riche et que lui n’est que détective privé. En plus, il passe sa vie sur les routes et il se voit mal s’installer quelque part durablement. Quoi que ça pourrait quand même lui arriver, mais il ne l’envisage pas encore. C’est clair qu’avoir 90 ans et continuer de rouler tout le temps, ça doit pas être super prudent. Mais bon… Il faut savoir où sont ses priorités dans la vie. Pour le moment, la priorité de Parker McAddams n’est plus sa voiture. C’est Eden Jones. Un jour, il sortira avec Eden Jones, c’est sûr. Après, on peut comprendre en la voyant qu’il n’a sûrement pas la patience d’attendre trois plombes. Il a déjà attendu trois ans, c’est quand même un miracle. Et on en revient au : Eden Jones est la femme la plus cruelle du monde. Mais en même temps, il ne peut pas dire qu’il ne la comprend pas. Parker a gardé contact avec elle, alors il sait par quoi elle a dû passer. Enfin, à peu près. En même temps, si elle ne l’a pas pris en tant que confident, c’est une bonne chose. Ca veut dire qu’il n’a pas une gueule de fillette. Il lui prêtera son Sam quand il l’aura trouvé. Il le lui prêtera et ensuite, ce dernier viendra tout lui rapporter en tant que gentil Sam. Il faut bien lui trouver une utilisé. D’accord, ils servent toujours. Une utilité de plus alors. Un jour, il faudra qu’il passe torse nu à l’une des séances d’Eden avec sa pote là, la blonde. Lily Donovan. Comme ça, elle pourra baver un peu aussi devant lui. Quoi ? Il connait son emploi du temps, normal. C’est elle qui l’a engagé comme détective privé. Passer torse nu devant Eden Jones à la piscine du Seven Hostel a effectivement un intérêt pour son enquête. La sienne à lui hein, mais il aime bien en mener plusieurs en même temps. Ca rajoute un peu de piments et tout. Lui, il adore en tous cas. En tous les cas, il adore la façon qu’elle a de le regarder. Et de poser son index sur son front en exerçant dessus une légère pression. De toute façon, quoi qu’elle fasse, il ne peut que l’adorer. Ca en devient un peu flippant. S’il aime la sensation de coup de foudre ? Ben faut croire que oui. Sinon, il n’aurait pas cherché à la voir. Pendant une seconde, même pas, il avait légèrement ouvert la bouche en imaginant sans trop de difficulté Eden nue. Bon, évidemment, elle devait être beaucoup mieux en vrai mais il ne pouvait faire qu’avec les moyens du bord. Ensuite, il avait froncé les sourcils, l’avait détaillée d’un regard critique et aussi très appréciateur, et puis…

Je pourrai reconnaître Eden Jones même dans un Où est Charly ? Mais si tu veux, je veux bien faire une vérification complète. C’est dans ces cas-là qu’on voit que j’ai une conscience professionnelle à toute épreuve. Tu peux être fière de m’avoir en tant que détective privé. Tu sais quoi ? J’adore me dire que tu es ma patronne. Tu dois penser que je te drague là… T’as raison. Mais c’est toi qui me cherche, et ma conscience professionnelle sait se mettre sur le côté de la route quand il le faut.

Un clin d’œil plus tard, Parker se remet face au bar et commande un autre verre. Il adore la manière qu’elle a de vider son verre. Une vraie buveuse. Mais pas trop. Elle aime la fête et l’alcool. Lui aussi. Pas au point de devenir alcoolo. Mais suffisamment pour revenir de soirées complètement torché. Au final, ils avaient la bouteille. Qu’ils videraient sûrement ce soir. Avec une autre. Et encore une autre. Et demain, il se réveillera en ayant encore oublié ce qu’il a bien pu se passer. Il se dira : Eh merde ! Mais là, l’idée lui plaît bien. Si bien que quand elle dit au barman qu’il doit le laisser abuser d’elle, il lui passe le bras autour des épaules. Plus confiant que lui, ça n’est pas possible. Mais Parker sait très bien que la demoiselle ne le repoussera pas. Si elle le fait, il lui dira qu’il n’a plus qu’à aller se pendre et elle lui demandera finalement de le faire. Pour la sauvegarde de la vie de son détective ou un truc comme ça. Là, il retire le bouchon de la bouteille et il boit au goulot. Ca fait carrément plus viril, et il en a l’habitude maintenant. Pas besoin de verre. C’est quand même assez naze d’avoir un verre quand on a la bouteille, et ça fait une économie de mouvement. Deux-trois gorgées plus tard, il repose cette dernière sur le bar et fait de petites caresses sur l’épaule d’Eden en faisant légèrement glisser ses doigts. Il le fait souvent avec elle. Il trouve ça plaisant. Et marrant aussi puisqu’il imagine que tous les hommes doivent avoir l’attention fixée sur eux. Les femmes aussi. Faut pas déconner, Parker McAddams est le seul mec qui vaille le coup dans ce foutu hôtel. Dans ce foutu monde d’ailleurs. Normal qu’il ne veuille que la personne portant le nom d’Eden Jones. Si elle le laisse frapper South Park man, qu’est-ce qu’elle gagne ? Bonne question. Parker prend quelques secondes pour chercher une réponse. Il regarde le plafond. Il est assez haut, mais on s’en fout. Il répond du tac au tac. C’est toujours mieux de répondre au tac au tac de toute façon.

Ma reconnaissance éternelle. Et tu fais de moi ta chose. D’accord, répondre au tac au tac, j’évite. Ca fait trop ressortir mon esprit pervers. Mais je retire pas ce que j’ai dit quand même.

Stanley = avocat. C’est bon, il comprend maintenant. C’est grâce à Eden. Elle ne lui a pas expliqué mais vu ce qu’elle lui a sorti, son esprit de déduction a fait tout le travail à sa place.

Le méchant Stanley t’a réveillée. Tu veux que ton gentil détective s’occupe de lui faire peur pour qu’il ne se plaigne plus jamais de moi à la grande Eden Jones ? Je peux le faire démissionner si tu veux, mais ça dépend de ce que tu as à me proposer en échange. C’est qui ce flic ?

Et lui aussi sait faire des regards bourrés de sous-entendus. Il en fait depuis tout à l’heure. D’ailleurs, Parker n’a toujours pas relâché Eden, mais il sait que ça ne doit pas la déranger. Ca n’est pas parce qu’il a trop confiance en lui. C’est seulement parce qu’il juge parfaitement bien connaître les goûts de la belle brune. En fait, il en est l’incarnation selon lui. Alors tout ce qu’il fait ne peut que lui plaire. Il ne faut pas aller bien loin pour s’en apercevoir de toute façon. Malgré tout, il aimerait bien savoir qui est ce crétin de flic. Pas le temps de penser à ça. Eden Jones lui avait rempli un verre d’alcool. Tant pis pour la question de boire à la bouteille, il préfère largement ce que la jeune femme veut lui offrir de toute façon. Par là, il parle de tout, mais alors vraiment de tout. Parker McAddams n’a jamais eu un esprit très pur de toute façon. Y a qu’à voir. A l’école, même le rôle d’un roi mage lui a toujours été refusé. Et puis, parce qu’il a envie de la séduire un peu, il dégage les cheveux bruns de l’oreille de la demoiselle avant de boire, juste pour ça :

Merci.

Il a voulu lui donner l’impression qu’il allait l’embrasser. C’est pour ça que maintenant, il a ce petit air malin et fier de lui sur le visage. Et avant qu’elle ne puisse le voir, il finit vite par boire son verre. D’une traite. Comme un homme, un vrai.

Evidemment, ça n'arrangeait pas son profil de suspecte idéale. Charmer un détective privé peu de temps après la mort de son ex mari, on avait connu mieux comme moyen de se la jouer ancienne épouse déprimée. Mais le jour où Eden Jones ferait attention aux "on dit", elle ne serait plus Eden Jones. Elle avait toujours fait ce qu'il lui plaisait. Et ici, ce qu'il lui plaisait, c'était bel et bien le séduisant détective privé qu'elle avait embauché. Cette histoire... elle n'avait aucune idée de la suite. Mais cette idée lui plaisait assez. Elle avait déjà dépassé la simple attirance physique depuis bien longtemps.
Les choses auraient d'ailleurs pu se passer de manière différente il y a trois ans. Elle aurait pu repousser ses études, elle aurait pu prolonger son année sabbatique et elle se serait peut être mise avec Parker au lieu de rentrer à Los Angeles et de sortir avec Nathan. Peut être ne serait elle plus avec Parker aujourd'hui, peut être que si mais après avoir déjà rompu. Mais elle n'aurait peut être jamais été avec Nathan et ne serait pas aujourd'hui l'ex au profil idéal. Les choses tenaient toujours à un fil de toute manière.
La relation qu'elle avait eut avec Nathan, elle n'en regrettait pas les moments passés. Juste la fin.
Parker McAddams lui avait toujours plu, et aujourd'hui, il faisait son retour dans sa vie sans qu'ils aient réellement perdu contact pendant ces trois ans. L'attirance physique, elle l'avait dépassé pendant son année sabbatique, sans doute.
Mais aujourd'hui, elle ne savait pas du tout où ce petit jeu les menerait. Elle en avait envie, terriblement envie au point de ne pas penser aux possibles conséquences, et elle avait envie de plus qu'une simple nuit. Pourtant, ils étaient le genre à ne désirer que ça en général. Ils se ressemblaient un peu tout en étant différents.
Il repartirait peut être une fois que l'enquête serait finie.
Elle... elle ne savait même pas ce qu'elle ferait après ça. Elle ignorait tout de son avenir, sans doute que la mort de Nathan Donovan l'avait plus chamboulé qu'elle ne voulait bien le dire.
Mais en ce moment, elle n'avait pas vraiment envie de penser à tout ça... de penser à plus tard. Elle préférait profiter du moment présent, du hasard d'avoir croisé Parker et de la suite de la soirée.
Dans un nouveau sourire, elle avait remplit son verre avant de le vider une fois de plus. Sans tourner les yeux vers lui, elle avait répondu d'un ton remplit de sous entendus:

"Il vaudrait mieux être sûr... à cent pour cent. Je suis peut être une vile imposteuse ici pour simplement profiter de toi. Je connais probablement Eden, je l'aime assez pour te laisser la chance de me démasquer, mais pas assez pour ne pas penser à des choses pas très catholiques.
A vrai dire, ça ne me dérange pas tellement que ça que mon employé me drague"

Tournant alors enfin les yeux vers lui, elle lui avait adressé un clin d'oeil à son tour avant de le fixer dans les yeux quelques longues secondes. Elle aimait beaucoup ce jeu là, c'était sans doute l'un de ses préférés. Et elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait, assez douée pour oser ce que d'autres n'oseraient pas.
Elle n'avait pas prêté attention au regard du barmaid qui devait sans doute être de plus en plus rouge. Il n'avait pas l'habitude de vivre ce genre de scènes. Il ne savait pas ce qu'il ratait pauvre petit. Etre gêné et jouer son prude, c'était nul. Elle préférait être une très vilaine fille.
Alors qu'elle s'était de nouveau tourné vers son verre, elle avait sentit la main de Parker sur son épaule. Tout naturellement, comme si elle sortait déjà avec lui, elle avait passé la sienne dans le dos du détective. De toute manière, ils étaient des personnes assez tactiles qui avaient besoin de se sentir proches pour pouvoir discuter. C'était vrai ! Elle ne mentait pas ! Elle avait du mal à se concentrer quand elle n'était pas proche de Parker McAddams. Bien qu'elle ait également du mal à se concentrer sur d'autres choses quand elle était proche de lui. Ok, elle avait peut être mentit. Mais le mensonge n'avait jamais tué personne.
Et puis, elle trouvait ça agréable. Caressant doucement son dos de ses ongles, elle avait pensé avec amusement que les amis de sa famille, sa famille même, seraient choqués s'il voyait un de ses amis boire de cette manière. C'était une idée ! Le ramener à un repas de famille et lui filer une bouteille de tequila. Une brillante idée. Ils se feraient virer. Ou alors, ils s'éclipseraient dans sa chambre pour qu'elle lui montre ses poupées... ou plutôt pour jouer au docteur.
Adoptant un air faussement choqué quand il avait répondu, elle avait finit par rapprocher son visager du sien pour lui glisser doucement à l'oreille:

"Nous avons un deal. Mais j'espère que tu comptes aller en enfer à ta mort. Je suis trèèès vilaine."

Répondre du tac au tac... c'était visiblement le mieux selon l'avis de la jeune femme.
Se reculant, elle avait pris son verre pour le monter à sa bouche et le boire. D'accord, elle ne projetait pas d'être sérieuse ce soir. Mais elle ne le prévoyait pas souvent, et elle se moquait pas mal de ne plus avoir d'emprise sur la suite des événements.
Faire démissionner Stanley. C'était une idée assez intéressante. Elle était prête à payer à sa manière pour ça.
Et en ce qui concernait Lucas... aucun soucis à avoir de ce côté là pour Parker. C'est vrai que, physiquement, il était pas mal. Mais alors le rester.... Et puis, comparé à Parker McAddams, elle ne le trouvait même plus attirant.

"Accepté pour Stanley. Je suis prête à payer, ce que tu voudras, c'est toi qui choisis .
Lucas Moore. Tu entendras sans doute parler de lui, beaucoup moins futé que ta soeur ou Evan à mon avis. Mais tu ne devrais pas t'en occuper. Tu sais, c'est le fameux pourcentage. Ils sont obligés d'embaucher des handicapés, ils ont été obligé d'embaucher le Lieutenant Moore. C'est triste de voir à quel point l'égalité amène des crétins."

Ok, sur ce coup là, il marque le point. C'était une feinte admirable, cruelle mais admirable. Il a de quoi le faire son sourire fier. Mais, qu'il se souvienne qu'il a déclenché le jeu. Après tout, maintenant, si elle veut tenir sa réputation, elle va être obligée de se venger.
Elle n'était même pas vexée, elle n'avait pas retiré sa main de son dos. Mais pourquoi arrêter quelque chose d'agréable. Elle aurait bien commencé autre chose d'ailleurs. Malheureusement, c'était un lieu public et elle ne voulait pas changer le barmaid à vie.
L'air de rien, elle avait pris la bouteille pour remplir les verres. Mais vraiment sans le vouloir, sans doute, peut être... c'était peut être intentionnel serait sans doute une meilleure formulation. Sa main avait glissé, elle n'y pouvait rien si elle était en dessous de son marcel. Il y avait des choses qui vous tombaient dessus d'un coup, sans crier gare, et on ne pouvait rien y faire.

"Tout le plaisir est pour moi"

Un nouveau sourire plus tard, elle terminait son verre à son tour.

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