Partir ou ne pas partir... [libre]

Judith est connu pour être patiente, pour ne pas avoir un mot plus haut que l’autre et pour ne pas chercher d’embrouille quand il n’y a pas lieu d’en avoir. Jusqu’à présent, elle avait été tout ce qu’il y avait de plus parfait pour cette enquête. Elle avait coopérer avec Evan Smith, elle avait répondu au question, n’avait pas quitter la ville, supportait les réflexions sur sa classe sociale largement inférieur à la moyenne de cet hôtel. Bref, elle encaissait, ne disait rien et restait souriante. Oui, mais voilà, il se trouve que Judith reste aussi humaine, et que tout cela commençait sérieusement à lui taper sur le système. Elle n’avait qu’une envie : Rentrer à Los Angeles et reprendre le cours de sa vie. Normalement. Revoir ses parents, ses amis d’université, reprendre son boulot, …

Alors, en se levant ce matin, elle comprit qu’elle n’avait que deux solutions en vue de son humeur. Rester à l’hôtel et risquer une guerre ouverte car elle n’était pas d’humeur à se manger la moindre réflexion, ou partir d’ici. En vue de son caractère assez arrangeant, elle opta sans problème pour la deuxième solution. Bon, d’accord il y avait d’autre façon de résoudre le problème. Elle aurait pu aller retrouver Joanna et lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, elle aurait aussi pu en parler à Samuel, bref elle aurait pu faire plein de choses. Le seul ‘hic’ c’est qu’elle n’en n’avait pas la moindre envie. Elle voulait montrer qu’elle pouvait supporter tout cela sans avoir à se plaindre. De toute façon, ce n’était pas dans sa nature de venir se plaindre pour un oui ou pour un non. Même si là, elle pouvait avoir toutes les raisons du monde de hurler après la première personne qui lui sortirait qu’elle n’a rien à foutre dans ce genre d’hôtel.

Direction le parking, les clés de la voiture en main, elle ne mit pas longtemps à monter à l’intérieur à faire démarrer l’engin pour partir. Même sa voiture dénotait avec le reste des autres. Peu importe. Besoin de souffler, de changer d’air. Elle partie de l’hôtel et tourna un bon moment dans Las Vegas, ne sachant pas vraiment où elle avait envie d’aller. En réalité, si, elle savait. Même cette ville l’étouffait par le fait qu’elle n’avait pas le droit de la quitter. ET puis flûte, elle s’en foutait de cette interdiction. Capte sur la sortie de la ville, suivant la direction qui pouvait la mener à Los Angeles. Envie de retourner chez elle. Après tout, Judith n’avait connu que cette ville. Elle y était née, y avait grandit, y suivait ses études, y travaillait. Ouais, elle n’avait vraiment rien à foutre à Las Vegas. Trop… Tout simplement ‘Trop’ plein de chose cette ville. Trop cher, trop extravagante, trop... Ce n’était pas son monde, elle n’avait pas envie d’en faire partie. Elle était très bien dans son appartement d’étudiante, un truc tout miteux, mais qui restait simple. Pas de choses inutiles. Bref SA vie.

Pied sur l’accélérateur, elle quitta le centre de la ville, ses casinos, ses paillettes, tout ce qui ne lui ressemblait en rien. Elle était maintenant sur une grande voix, milieu du désert et le panneau indiquant qu’elle allait sortir d’ici commençait à se faire voir. Soulagement. Elle allait quitter Las Vegas. Elle allait retourner chez elle. ET plus le panneau approchait plus elle se sentait mieux, mais plus elle se disait qu’elle était en train de faire la plus grosse connerie de sa vie. Quitter une ville, alors que c’est interdit pour cause de meurtre, ce n’était vraiment pas la meilleure idée qu’elle puisse avoir. Peu importe, la voiture roulait à toute vitesse. Mais sans qu’elle puisse réellement y réfléchir, elle appuya de toutes ses forces sur le frein. Et voilà qu’elle se retrouvait sur le bas côté, avec aucune roue qui n’avait dépassé cette ligne invisible qu’elle n’avait pas le droit de franchir. Judith, laissa tomber sa tête sur le volant, que ses deux mains tenaient. Et dans un long soupir, elle se demanda si elle avait réellement eue l’intention de sortir d’ici. Second soupir, en relevant le visage.

La jeune fille sortie finalement de sa voiture, claquant la portière devant elle. Se retrouvant debout, au milieu de nulle part, elle s’avança jusqu’à cette ligne invisible. Même avec personne derrière elle, Judith était incapable de foudre un pied au-delà du panneau de sortie de Las Vegas. Démoralisant. Elle retourna vers sa voiture. Mais au lieu de monter à l’intérieur, elle s’installa sur le capot de cette dernière. Les jambes rabattues contre elle, et ses bras les entourant, elle posa son menton sur le dessus de ses genoux et regarda l’horizon, avec une furieuse envie de s’y rendre. Mais incapable de pouvoir y aller pour ne pas aller à l’encombre d’une règle qui leur avait été imposée. Finalement, si elle détestait les gosses de riches pour leur comportement exécrable, elle les détestait encore plus parce qu’eux, aurait eues le courage de franchir cette ligne invisible. C’était démoralisant d’être aussi droite qu’elle. Pourtant, elle ne demandait pas grand-chose. Juste partir, si on avait besoin d’autre chose, elle pourrait très bien revenir. Mais elle avait quand même un boulot qu’elle ne pouvait pas se permettre de perdre.

Bref, elle se trouvait sur le capot d’une voiture toute pourrie, et ne s’imaginait même pas qu’elle devait avoir l’air d’une gamine paumée et en peine au milieu de nulle part… Pathétique…

» Les proches (Libre: 7/12)
» Le 13 noir [Libre ;)]
» Journaliste cherche informations [Libre]